jeudi 17 septembre 2009

La plate forme du NPAR

Charte


Depuis quatre siècles, par choix ou par contrainte, sont venus de trois continents sur notre île des hommes et des femmes. Ils ont mêlé leurs destins individuels, leurs histoires personnelles forgeant ainsi une identité collective particulière. Marquée par la violence de la traite et de la colonisation, cette histoire contradictoire a accouché d’un peuple et non pas d’une vague population échouée là par le fait des hasards des routes océaniques.

Ce processus permanent d’agrégation de nouveaux venus, Malgaches ou Tamouls, Chinois ou Européens, se poursuit aujourd’hui malgré les freins que sont les scandaleuses mesures anti immigrés du gouvernement.

Le NPAR affirme que le peuple Réunionnais toujours en évolution dans sa constitution même, a l’expérience réelle et précieuse d’une interculturalité, d’une ouverture aux mondes, aux diversités.

Cette interculturalité n’est exempte ni de conflits de classes, ni d’oppositions ethniques : notre société est plongée dans de multiples contradictions aiguisées aujourd’hui par la mondialisation libérale.

De l’histoire passée nous héritons d’une économie totalement déséquilibrée et dépendante sur laquelle règne une bourgeoisie locale rapace et parasitaire.

Nous héritons d’une démocratie constamment affaiblie par le népotisme, la corruption, les petits arrangements entre amis/ennemis et une relation mortifère avec la France.

Nous héritons d’une île à l’environnement fragilisé par une urbanisation non contrôlée, par le développement anarchique des transports, par des plantations gourmandes en sol, en eau, en pesticide.

Nous héritons d’une île qui oppose son appartenance politique à l’Europe et son appartenance géographique à l’Océan Indien. A qui le libéralisme attribue la fonction de mercenaire de l’UE dans notre région.

Mais nous héritons aussi d’une tradition de luttes, de combats menés contre l’esclavagisme, le colonialisme, le capitalisme.

L’avenir que nous assigne l’OCDE, avenir de mal-développement, de chômage structurel massif, d’assistanat méprisant, nous le rejetons absolument.

Nous voulons à la Réunion jeter les bases d’une nouvelle société plus juste et plus humaine.






Tout ce qui peut être produit à La Réunion doit l’être

Les déséquilibres économiques et sociaux hérités de la colonisation sont encore bien présents. Pour un euro exporté, 15 euros sont importés. Dans le même temps 200000 travailleurs sont au chômage ou en sous emploi dont de nombreux jeunes qualifiés qui n’ont pour perspective que la mobilité.

Il faut réduire ce déficit commercial et développer la production locale et l’emploi dans tous les domaines correspondant à une utilité sociale, elle-même définie par les travailleurs et la population réunionnaise.

Assurer l’auto suffisance alimentaire

Nos agriculteurs ont la capacité technique et humaine pour pourvoir à l’essentiel de l’alimentation de notre population. Nombre d’entre eux ont été contraints de se plier aux exigences de la culture de la canne à sucre, sans augmentation de leur revenu depuis 20 ans et sans garantie de leur avenir face aux modifications des règles internationales dans ce domaine. Nous voulons protéger nos agriculteurs et qu’ils aient les moyens de diversifier, d’étendre leurs productions et de développer une agriculture saine et respectueuse de l’environnement. Nous voulons que les circuits de distribution et de commercialisation des produits alimentaires échappent aux grands groupes agro - alimentaires et soient contrôlés par les producteurs et les consommateurs.

Assurer l’auto suffisance énergétique

La part des énergies renouvelables dans la production d’électricité s’est dégradée au fur et à mesure de l’augmentation de la consommation. L’utilisation de la bagasse implique également celle du charbon. Les technologies nouvelles (éolien, géothermie, photovoltaïque) ne représentent qu’une part infime de la production et reposent sur des partenaires privés qui n’ont pas la volonté de conduire une véritable politique énergétique car ils sont limités par la recherche du profit. L’auto suffisance énergétique respectueuse de l’environnement suppose la création d’organismes publics puissants seuls capables de porter un tel projet et de garantir un prix raisonnable au consommateur. Un objectif de 20 000 emplois, depuis l’ouvrier monteur qualifié jusqu’au chercheur universitaire, liés à l’énergie est une pré condition à l’auto suffisance énergétique.

Logement

La pénurie de logements se fait cruellement sentir sur l'Ile, notamment dans le domaine du logement social.

Près de 30000 demandes sont actuellement non satisfaites, et la livraison de logements sociaux reste à un niveau ridiculement bas ces dernières années. Il n'y a manifestement pas de volonté politique des élus locaux pour satisfaire cette demande (hormis quelques communes).

En premier lieu, il faut mettre en place une série de mesures coercitives afin d'obliger les collectivités locales et le Gouvernement de mettre en place un plan spécial pour la construction de logements sociaux de manière à proposer des offres aux nécessités de la demande et pas seulement aux quotas de 20% prévus par la loi. On n'arrête pas de clamer que la France est un état de droit mais ce ne sont que des droits virtuels. Le NPAR s’engagera pour que ces droits virtuels se transforment en droits réels, concrets.

D'autre part, le foncier à la Réunion est extrêmement contraint et la spéculation foncière constitue un obstacle majeur au développement des programmes de logements sociaux. A l'instar du foncier agricole ou du foncier économique, il faut définir une politique de réserve d'un foncier social, hors prix du marché et hors spéculation, afin de socialiser les sols pour couvrir les besoins en logements sociaux et équipements publics à un coût acceptable pour la collectivité.

Le foncier

La fin historique officielle de la période coloniale n’a pas été suivie à La Réunion d’une redistribution des terres comme cela a été souvent le cas de par le monde suite à des ruptures politiques de type révolutionnaire.

Les propriétaires nantis sont restés des nantis et cette situation est encore valable aujourd’hui, la transformation des usines sucrières en société ayant quelque peu aidé à dissimuler cette main mise des grandes familles sur le foncier réunionnais. La démographie croissante, le règne de l’automobile, les facilités de déplacements par la route des Tamarins, la nécessité de maintenir des terres agricoles, le basculement de l’eau de l’Est vers l’Ouest et, enfin et surtout, la défiscalisation ont fait du foncier à La Réunion la source de spéculation par excellence. Ainsi, construire pour les catégories sociales modestes ou même moyennes devient de plus en plus problématique et le plus souvent impossible. A l’Ouest l’agriculture végète en attendant des jours meilleurs qui verront les terres agricoles transformées en terres constructibles alimentées en eau par le basculement destiné à l’agriculture, la route des Tamarins distribuant toutes ces terres. Le NPAR propose de mener une politique de contrôle public du foncier permettant aux agriculteurs de vivre décemment de leur travail et d’atteindre l’objectif de l’autosuffisance alimentaire. Cette maîtrise publique du foncier n’est assurée ni par la SAFER, ni par les chambres consulaires, encore moins par le Crédit agricole. Elle est pourtant la pré condition à la redistribution des terres des « akaparèr », à l’installation de nouveaux agriculteurs, à l’amélioration de la qualité de l’alimentation de la population et à l’objectif d’une agriculture biologique.

Il conviendrait également de bloquer des terres pour le logement social.

Une politique de transport cohérente

Le transport routier, aérien ou maritime est un élément stratégique de développement. Il est un élément essentiel de politique publique. A ce titre, il ne peut être confié aux intérêts du marché.

Dans le domaine du transport terrestre, le conflit de novembre 2008 a mis en évidence les contradictions qui pèsent sur ce secteur : extrême dépendance à l’égard des commandes publiques, multiplicité et fragilité des entreprises, conditions de travail et de rémunération exécrables pour les salariés… Nous estimons qu’il faut mettre en place un service public réunionnais de transport qui assure les missions de service public (transport scolaire en particulier) dans de meilleures conditions pour les usagers et les salariés.

Dans le domaine du transport aérien et maritime. Nous contestons la délégation de service public dont bénéficie la CCIR. Il n’est pas acceptable qu’un organisme patronal ait ainsi la haute main sur ces domaines stratégiques.

Pour l’aérien, nous ne croyons pas au fétichisme de la concurrence. Cette dernière aboutit à des ententes illicites, à l’opacité des tarifs et une dégradation de la sécurité aérienne. L’essentiel des ressources financières des compagnies aériennes provient de fonds publics et des usagers. A l’inverse de la concurrence, nous sommes favorables à une « reprise en main » par la puissance publique. C’est à cette dernière de fixer un PRIX UNIFORME des liaisons avec l’Europe (autour de 600 euros) ainsi qu’avec les pays de notre région.

L’eau : un bien commun

De part le positionnement et la nature géographiques de notre île, l’eau a toujours joué un rôle capital dans le façonnement des paysages et l’implantation humaine, en interaction directe avec son histoire.

A l’heure du réchauffement climatique, l’eau doit demeurer un souci permanent que ce soit au niveau de la préservation de la qualité des rivières, des ravines et des lagons, tous vecteurs d’activités humaines importantes. La qualité de l’eau au robinet doit être améliorée dans une transparence totale. La gestion de la distribution doit être assurée par des régies municipales afin de garantir un accès et un prix accessibles à l’ensemble de la population Réunionnaise voire gratuit pour les plus pauvres ; ainsi, cette gestion mettra fin aux profits inacceptables des compagnies des eaux privées et à leurs influences directes ou indirectes dans la gestion politique des affaires communales. Les réseaux doivent être rénovés en urgence et entretenus dans la durée pour éviter la déperdition importante due aux fuites. La qualité de l’eau doit également être améliorée afin de faire diminuer les problèmes de santé liés à la pollution et à l’usage massif de pesticides, insecticides… qui contaminent les eaux de ruissellement et de captage. La consommation d’eau en bouteilles doit diminuer afin de générer moins de déchets. Un plan régional doit insister sur une gestion raisonnée de l’eau pour que les ravines soient entretenues et non bouchées par les constructions diverses ou par l’agriculture qui doit faire les efforts nécessaires pour son utilisation optimale. L’éducation des générations futures doit également générer la prise de conscience de la rareté de l’eau et de sa nécessaire économie d’utilisation pour garantir la pérennité de sa distribution à une population dont la croissance est importante.

Télécommunications

La téléphonie mobile, internet, la télévision sont devenus la proie des appétits d’entreprises rapaces qui utilisent tous les moyens légaux ou illégaux pour s’assurer de confortables bénéfices sur le dos des usagers. Opacité des tarifs, dissimulation des marges, ententes illicites, contrats léonins, c’est une véritable jungle qui règne dans ce domaine. Il est consternant de remarquer qu’une entreprise issue du giron du public (France Telecom) figure parmi les requins les plus agressifs de ce secteur.

Dans ce secteur, le NPAR développe les mêmes positions que pour l’énergie ou les transports: il faut remettre du public là dedans. D’une part, parce qu’il s’agit de secteurs stratégiques, d’autre part parce que nous n’acceptons pas que les usagers soient rançonnés par des entreprises sans principe. Contrôle des prix, des investissements, protection du consommateur et des salariés, telles sont nos exigences.

Sortir de la logique libérale

Depuis la loi Pons (1986), les politiques économiques capitalistes ont imposé défiscalisations, exonérations, zones franches. Aucun bilan n’a été dressé de cette politique depuis près d’un quart de siècle. Pourtant des sommes considérables ont été détournées ainsi du budget de l’Etat, souvent au bénéfice des grandes fortunes qui ont pu ainsi échapper à l’impôt. Pour quels résultats ? Les effets pervers sont légion : renchérissement du foncier, spéculation immobilière renforcée, effets d’aubaine, coups tordus, détournements… Tout cela pour ne pas modifier en profondeur la structure économique de notre île, et maintenir la population en état de survie.

Le NPAR lutte pour rompre avec la loi du marché, avec les règles imposées par les patrons et leurs agents politiques. Seule une intervention massive et directe de la puissance publique, sous le contrôle de la population Réunionnaise permettra le développement de La Réunion.

Culture, éducation

La logique de l’intégration, celui de la peur du largage, a conduit à une forme de déni permanent : déni de la langue, déni de l’histoire, déni de sa propre identité. La logique marchande de la mondialisation libérale veut standardiser non seulement les marchandises mais aussi les producteurs, les consommateurs. A l’universalité des différences, elle entend opposer l’uniformité des marchés. Pour le NPAR, il ne peut exister de liberté, d’émancipation, d’universalisme, sans reconnaissance des diversités. C’est pour cette raison que nous militons pour la reconnaissance pleine et entière de la langue, de la culture réunionnaise. Nous nous engageons pour la reconnaissance du peuple Réunionnais et de sa culture, ce qui nous amène à condamner l’amendement Victoria à la Constitution. Nous considérons que la Réunion a besoin d’un outil culturel de haut niveau, que peut constituer la MCUR, même s’il reste nécessaire de critiquer certains dysfonctionnements dans sa mise ne œuvre.

Nous militons pour une école qui intègre le fait Réunionnais dans ses programmes, ses méthodes et son fonctionnement. Nous revendiquons l’introduction du bilinguisme et du calendrier climatique.

Santé

La santé dépend avant tout des conditions de vie : Environnement, alimentation, conditions de travail, Hygiène, Sécurité et ne doivent pas se limiter aux seuls soins.

L’accès aux soins doit être gratuit et accessible à tous ! Cette gratuité réaffirme un autre principe fondamental, celui de la solidarité devant la maladie ou les accidents.

Il n’est pas question de laisser le secteur privé, sous prétexte de mission de service public, s’accaparer du système de santé qu’il fragilise depuis des années. Le secteur public ne saurait se contenter de la gestion de la médecine lourde demandant des investissements importants et peu rentable. Le secteur privé n’a pas à être financé par l’Etat ou les collectivités locales. Il faut abolir les consultations privées au sein des établissements publics, abolir les différents niveaux de conventionnement des médecins généralistes ou spécialistes et leurs dépassements d’honoraires indécents. Il faudra des alternatives au seul paiement à l’acte.

Le NPAR veut un système de santé public avec des structures hospitalières de proximité. Il serait souhaitable que des dispensaires soient installés dans les secteurs défavorisés afin de faciliter les soins de groupes sociaux éloignés parfois de la médecine et ainsi favoriser les politiques de prévention et de soutien aux malades.

Une politique d’éducation et de prévention avec l’intervention des mairies le recrutement important de médecins ou d’infirmiers en milieu scolaire est nécessaire. Cela sous-entend également une médecine prenant en considération la réalité socioculturelle des Réunionnais.

Il faut une autre politique du médicament indépendant des trusts pharmaceutiques et consolider la recherche public qui a déjà fait ses preuves dans ce domaine.

L’allongement de la vie fait désormais le lit à de nouvelles pathologies liées à la vieillesse. Il est important que chacun puisse être pris en charge dignement dans des établissements publics suffisamment dotés en moyens humains et matériels pour garantir aux anciens, un quatrième âge ou une fin de vie dans la dignité.

Enfin il faudrait une gestion démocratique des budgets de santé pour revenir aux principes d’une sécurité sociale autogérée.

Prix

Après la mise en place de l’Observatoire des Prix, après la bataille menée par le COSPAR, force est de constater que le coût de la vie à la Réunion reste élevé en particulier sur les produits de premières nécessités. La grande distribution dicte sa loi, les ententes commerciales entre enseignes tiennent la population en otage. La concurrence qui devait, suivant les préceptes de la loi du marché, optimiser les prix pour atteindre le plus bas est un leurre, La Réunion en est la preuve sur son territoire fermé qui n’offre aucune échappatoire. Le libre échange et la mondialisation libérale profitent aux commerces d’importation et ne permet pas à la production locale de se développer. Pour toutes ses raisons, considérant que la liberté des prix et la libre concurrence, fer de lance du capitalisme, ont montré toutes leurs capacités de nuisance, en mettant la population sous la coupe de la finance et en instaurant par le biais de la publicité des valeurs consuméristes exacerbées, le NPAR appelle à s’engager vers un nouveau système économique fondé sur une réglementation au bénéfice des plus démunis. Aussi, le NPAR propose de bloquer les prix des produits de premières nécessité, de mettre en place une politique protectionniste qui permettrait le développement de l’économie locale, de réaliser un contrôle des prix et de sanctionner financièrement toute dérive, enfin de donner les moyens aux instances administratives pour réaliser une véritable étude sur la formation des prix à La Réunion mettant en exergue « akaparèr ». Parallèlement le NPAR soutient les activités des associations de consommateurs réellement engagées dans la lutte contre les monopoles. Le NPAR propose concrètement de mettre en place une centrale d’achat à prix coûtant d’intérêt général pour s’opposer aux appétits de la finance des enseignes de la grande distribution.

L’emploi : un droit

Le chômage est l’arme fondamentale du capitalisme pour mettre en concurrence les salariés et pour baisser les coûts sociaux en faveur du patronat. Il est donc entretenu par les politiques libérales.

« L’examen territorial de La Réunion » auquel ont procédé trois experts de l’OCDE en 2004 avec l’aide bienveillante des services de la Région, fixe l’avenir de l’emploi à l’horizon 2020/2025 : l’hypothèse de 200 000 sans emplois est envisagée froidement comme une donnée structurelle incontournable. De toutes façons ce chiffre est d’ores et déjà atteint : les statistiques officielles sont systématiquement sous évaluées. La préoccupation des politiques n’est pas de combattre le chômage mais de faire en sorte que ce dernier soit toléré par la population sans rupture de « la cohésion sociale ». En clair, pas de volonté d’amélioration mais maintien de dispositifs « d’amortissement » pour que la population « se tienne tranquille » et accepte son sort sans révolte. Dans ce cadre, la multiplication de « contrats aidés » a pour fonction d’installer des milliers de travailleurs durablement dans la précarité.

Le NPAR part d’une autre logique :

Nous estimons qu’à la logique du marché, il faut substituer celle des besoins. Ceux-ci ne manquent pas à La Réunion, logement, énergie, services publics, production… Il y a donc de l’emploi correspondant à ces besoins non satisfaits.

Nous estimons que la politique actuelle du gouvernement du travailler plus et du report à 67 ans de l’âge de la retraite amplifie la crise du chômage et tourne le dos à un véritable partage du travail.

D’autre part, nous estimons que le fait d’avoir un travail et de pouvoir en vivre dignement, est un droit humain fondamental que rien ne devrait limiter. Chômage et précarité ne sont pas des maux inévitables mais des atteintes inacceptables à ce droit.

Gestion des collectivités

La société de plantation a laissé son empreinte sur les rapports politiques internes à La Réunion. La relation maître/esclave se reflète encore dans les relations élus/électeurs. La situation sociale dégradée a permis la survivance de ce modèle, conférant aux Maires en particulier, le pouvoir de donner ou d’ôter un emploi aux administrés. Une grande partie de la population est ainsi prise en otage et se nouent des relations clientélistes totalement inacceptables. Le NPAR dénonce et combat ces pratiques et leur cortège de corruption et de prévarication.

Le NPAR se prononce en faveur d’un redécoupage des communes si une volonté populaire s’exprime dans ce sens. Mais dans tous les cas de figure le NPAR lutte pour plus de démocratie directe.

Par contre, la juxtaposition sur le même territoire de deux conseils (général et régional) nous semble absurde. Le NPAR affirme être favorable à la fusion des deux collectivités en UNE assemblée unique légiférant désignée par scrutin de liste à la proportionnelle intégrale.

Environnement

Le combat pour une planète saine, forte et bénéfique à l’humain commence.

Le réchauffement climatique longtemps réfuté ou minimisé est en cours. Ceci implique des changements radicaux pour nous, les générations futures, la biodiversité, la faune et la flore.

Ce réchauffement dû à nos énormes rejets de GES (gaz à effet de serre) est exponentiel, moins nous agissons et pire sera le résultat.

Cela entraîne (ra) une hausse du niveau des mers (et donc des millions de réfugiés climatiques), une disparition inédite d’espèces (taux actuel d’extinction des espèces de 1000 à 10000 fois supérieur à la normale) et surtout un dérèglement climatique qui nous dirige vers un avenir humain très incertain. Notre Climat n’est stable que depuis 16000, ce qui a eu pour effet de permettre le développement des civilisations humaines. Grâce à la stabilité du climat et des saisons, l’homme a pu par l’agriculture étendre son domaine à l’ensemble de notre planète. La nature est la base de tout et nous la sacrifions à l’autel du commerce, du rendement et de la surconsommation.

Nous rejetons les OGM alimentaires qui ne font qu’enrichir les multinationales de l’agro-alimentaire et aggravent la famine. De même, nous condamnons la production massive et sans contrôle de bio carburants qui à pour effet de massacrer la forêt vierge en la remplaçant par des mono cultures intensives (Huile de palme à Madagascar). Nous dénonçons le brevetage du vivant par ces mêmes multinationales qui s’approprient les connaissances accumulés par les populations locales depuis des siècles (Amazonie).

Le capital est ici encore notre ennemi qui ne voit que le profit immédiat et pille sans réserve toutes les ressources de notre planète.

La pollution des nappes phréatiques, des cours d’eau et des lagons par les nitrates (et autres) commence à devenir inquiétante (Sud), en cause : le trop plein d’engrais, de pesticides et les résidus d’exploitations des agriculteurs productivistes et les mauvaises liaisons du tout-à-l’égout (quand il y en a). Une solution à ce problème est l’agriculture bio et la reprise en main municipale des réseaux d’eau potable et usée sous forme de régie car les sociétés qui gèrent ces services sont tellement avides de bénéfices qu’elles n’entretiennent plus les installations et canalisations (pour exemple : 60 à 70 % de l’eau potable est « perdue » dans des fuites avant d’atteindre nos maisons et c’est encore à nous de fermer le robinet !).

Nous ECO-SOCIALISTES, voulons contraindre tous les pollueurs et leurs complices (politiques et états) à reboiser intensivement la planète « à hauteur du préjudice subi » et pas comme l’ONF en implantant uniquement des essences « vendables » comme le cryptomeria au détriment de la biodiversité.

Quant à l’usage que nous faisons de nos déchets, jetant tout par les fenêtres (des voitures), dans nos ravines et partout où nous le pouvons ; on peut considérer que cette attitude individualiste et sournoise est en passe de disparaître mais la bêtise est tenace.

La gestion des déchèteries est déplorable (ou l’on est en droit de s’interroger sur les départs de feu dans ces lieux…) car l’enfouissement n’as JAMAIS été une solution pérenne. Le NPAR se prononce en faveur d’un incinérateur « propre » pour La Réunion.

Nous devons remettre en question notre façon de consommer et OBLIGER les importateurs et fabricants à recycler eux-mêmes leurs déchets y compris ceux qui sont issus de ce qu’ils nous vendent (sacs, emballages et récipients).

Pour l’énergie électrique, Toutes les ressources renouvelables sont présentes et leurs généralisations ne tiennent qu’a plus de volonté politique (mais pour cela il faut contrer les lobbyistes). Hormis les éoliennes et le photovoltaïque (sous utilisés), l’énergie thermique des mers, l’énergie des vagues et les hydroliennes (courants marins) sont les types d’énergies d’avenir à utiliser en priorité, utilisons les maintenant.

Alors que les projets « Réunion 2030 » (île Verte) et GERRI (dénaturés par le fait qu’ils se trouvent dans les mains du patronat) sont tous deux présentées comme porteurs des valeurs d’écologie et de développement durable, EDF prévoit toujours d’installer au port sa Super centrale thermique Diesel ! Rien de pire en termes de rejet de GES que cette centrale sur notre île « Verte » ! (Merci pour les 15% [sic !] de CO2 en moins). On nous prend pour des couillons : tout en vantant le développement durable et l’écologie (Préfet et Région menteurs !) on nous refourgue le pire du pire comme source d’énergie, il faut stopper immédiatement ce projet !

Nous condamnons avec fermeté tout rejet de GES non indispensables (courses de véhicules, gros moteurs pour les autos, productions polluantes, déplacement de denrées sur toute la planète …); nous préconisons, l’emploi unique d’énergies propres renouvelables, la consommation de denrées locales (à produire en quantité), et, nous devons contraindre l’industrie, l’agriculture et les transports à produire sans rejets nocifs et à retraiter tous leurs déchets.

L’Etat et les profiteurs nous responsabilisent sans cesse alors que ce sont eux les vrais coupables et plus gros pollueurs : industries, pétroliers, pêche et agriculture intensive…

Obligeons-les à arrêter de polluer et à réparer ce qu’ils ont fait sans prescription.

Le système capitaliste ne peut survivre que s’il est capable d’étendre sans cesse son champ d’action non seulement en élargissant géographiquement le marché (Chine, Brésil…) mais en faisant rentrer sous le règne de la marchandise des secteurs d’activité qui lui échappaient en partie, certains services publics en particulier. Dans cette quête effrénée de nouveaux marchés, il finit par déterminer non seulement la production mais également la consommation. Il impose par le biais de la publicité, du marketing, du packaging, un mode de vie et de surconsommation qui se révèle de plus en plus incompatible avec les équilibres humains et écologiques de notre planète : c’est la « civilisation du jetable », des biens de consommation à faible durée de vie, du gaspillage des ressources où le prix de production d’une marchandise devient mineur au regard du coût de sa commercialisation. C’est aussi le choix de partager le monde entre ceux qui ont les moyens de s’intégrer au marché, qui représentent des « clients » et une grande fraction de la population mondiale qui est froidement abandonnée à la misère, à la malnutrition.

L’impact de cette civilisation du jetable est particulièrement sensible dans les pays qui ont été dominés, exploités et privés durant des générations d’un accès même minime au marché. C’est le cas de certains pays émergents, mais c’est aussi notre cas à La Réunion : dans notre mémoire collective demeure l’empreinte d’un proche passé marqué par les privations quotidiennes. Pour bien des Réunionnais, il s’agit aujourd’hui de « rattraper le temps perdu », de compenser ces privations, d’où l’engouement parfois surprenant pour l’automobile ou les téléphones portables.

Pour le NPAR, il n’est pas question de répéter avec 50 ans de retard les erreurs, les déviations qu’a connues l’Europe. Notre mode de consommation doit faire l’objet d’une critique sociale permanente. Mais cette nécessaire critique et l’élaboration de propositions alternatives à celles du Capital ne sont pas l’affaire de spécialistes, d’experts en développement durable aussi bien intentionnés soient-ils. Des améliorations dans ce domaine comme dans bien d’autres, ne seront possibles que s’il y a appropriation démocratique par l’ensemble des travailleurs, de la population. Cela passe par le débat, une meilleure formation sur ces questions et le contrôle effectif des choix par le plus grand nombre.

Il y a urgence non seulement pour que La Réunion s’inscrive dans le vaste combat international pour la préservation de l’environnement, mais pour que notre île sorte de son statut d’imitateur servile et développe un mode vie, un « art de vivre » lié à sa réalité climatique et insulaire.

Jeunesse

La jeunesse réunionnaise, comme la population en général, est très peu politisée. Aucune organisation politique de jeunesse à proprement parler (type JCR) et très peu d'organisations associatives ou syndicales sont présentes pour la représenter. Mais ce manque ne fait pas d'elle une jeunesse dépolitisée, à l'écart des affaires de la cité bien au contraire. Les mouvements qui viennent de secouer notre île montrent que cette jeunesse exprime fortement le désir de se faire entendre, qu'ils soient lycéens, étudiants, précaires ou chômeurs. Le NPAR se prononce tout d'abord pour l’autonomie de la jeunesse qu'elle soit financière ou politique. Cette autonomie est nécessaire pour pouvoir s'affranchir de toutes oppositions quant à l'expression de ces idées. Pour ne plus être une simple variable, elle doit concevoir ses propres idées et façonner le monde de demain. Partant du principe qu'elle représente l'avenir, la jeunesse doit peser de tous son poids contre les politiques libérales mises en place et contre l'esclavage mental dans lequel on la confine. Trop aujourd'hui s'en remettent au jugement de leurs aînés quant à leur avenir ou répètent inlassablement les mêmes erreurs. Une organisation politique anti-capitaliste de jeunesse à la Réunion doit se poser comme le prolongement du NPAR mais pas comme sa "caution djeuns". Fédérer autour d'un projet anticapitaliste

et anti-colonialiste doit être l'objectif premier de cette nouvelle organisation pour contrer le pseudo mouvement de jeunes "socialistes" ou autre organisation entièrement rattaché intellectuellement et financièrement au parti traditionnel.

Libertés

Nicolas Sarkozy a systématisé la propagande sécuritaire lors de la campagne présidentielle au point de séduire et capter une grande partie de l’électorat de Le Pen. Depuis son élection, le pouvoir libéral construit un arsenal législatif sécuritaire afin de dissuader toute velléité de contestation sociale, auquel s’ajoute le contrôle presque total de la presse, du monde audiovisuel et l’espionnage de la « toile ». La nomination par le président du directeur des chaînes publiques de télévision ou de radio, la multiplication du nombre de caméras de surveillance, la moindre action syndicale attaquée en justice, de simples propos ou slogans de manifestants, même s’ils ne sont que la reprise de propos présidentiels punis par une justice aux ordres, une justice elle-même mise au pas, remodelée … en sont les signes les plus visibles. Le pouvoir en place ne tolère plus aucune contestation et le fait savoir au travers de quelques procès ciblés. Comment ne pas songer à Big Brother quand un Ministre de l’Education qui sabre par milliers les postes d’enseignants, demande un financement public afin d’épier la « toile » et de débusquer les meneurs contestataires au sein de son ministère ? Les actions coups de poing au sein même des écoles ou des collèges dénotent la volonté pernicieuse du pouvoir droitier et réactionnaire de formater les esprits et habituer les jeunes générations à voir, sous prétexte de sécurité publique, les chiens policiers renifler leurs cartables.

Le NPAR dénonce les récents procès intentés contre des syndicalistes de la Santé, du secteur bancaire, du mouvement lycéen sous des prétextes fallacieux. Il dénonce également l’attitude générale des forces de police dont le désir de « casser du jeune ou du manifestant » est de plus en plus apparent.

Le NPAR entend défendre les libertés républicaines fondamentales qui sont aujourd’hui menacées par le pouvoir sarkozyste : droit d’expression, de manifestation, de réunion, d’organisation, au respect de la vie privée.

Les travailleurs d’origine étrangère sont les premières victimes de la politique sécuritaire : les luttes des sans papier se heurtent à un appareil policier, judiciaire et législatif de plus en plus répressif, de moins en moins respectueux des droits de l’homme. La Réunion fait désormais partie de l’espace Shengen qui assure la liberté de circulation des capitaux mais limite celle des personnes. Cette politique isole encore davantage notre île de ses voisins, Madagascar, Maurice, Comores… et dans l’indifférence générale, à de rares exceptions près, des expulsions sont régulièrement pratiquées, des conditions de plus en plus dures sont imposés aux étrangers en matière de visa, de contrôles tatillons et méprisants. Le NPAR est partisan de la pleine liberté de circulation entre les îles de l’Océan Indien.

Internationalisme

Face à la mondialisation du capital, plus que jamais, il faut construire la mondialisation des luttes des travailleurs.

Le NPAR a pleinement conscience que l’avenir de la Réunion dépend dans une large mesure de son intégration à sa région Océan Indien. Il veillera à développer des liens politiques suivis avec d’autres organisations de la région. Nous devons travailler à la mise en place effective d’un réseau ouvert regroupant les différentes organisations progressistes (Altermondialistes, Ecologistes radicales, Anticapitalistes) de la région tel qu’il a déjà existé par le passé.

Nous devons légitimement renforcer nos liens entre les différentes organisations anticapitalistes de ces territoires puisque nous subissons le même état, les mêmes lois et le même calendrier politique.

Le fait d’avoir des relations privilégiés avec la NPA ne nous interdit pas d’avoir des relations avec d’autres organisations anticapitalistes Françaises.

Solidarité Internationale.

Par le passé les différentes tentatives de construire une organisation internationale a été un facteur de division en particulier dans notre région ( Azanie et Mauritius) avec des scissions sur la base de quel regroupement internationale choisir.

Le NPAR est libre de travailler avec tout regroupement international qu’il juge utile sans exclusivité.

1 commentaire:

  1. Aret grat zot ki.

    Disou le Npa avan nou règ zot kont.

    BANN MARON

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